Les Gallomanogeois sur scène au Lycée classique de Diekirch

Une équipe jeune et dynamique était sur scène à la salle Robert Bohnert du Lycée classique de Diekirch ce vendredi, 14 juin 2024.
Comme entrée en matière, les Gallomanogeois jouaient trois sketches humoristiques qu’ils avaient présentés au théâtre d’Esch-sur-Alzette lors du festival « Du trac au tac ».

Lors de la deuxième partie de la soirée, les jeunes acteurs et actrices présentèrent une adaptation moderne d’Antigone (Si je crève, ce sera d’amour d’Axel Cornil) qu’ils et elles avaient eu l’honneur de jouer au Festival Internazionale del Teatro Classico dei Giovani

à Palazzo d’Acreide en Sicile.
La lutte d’Antigone pour enterrer son frère au lendemain d’une guerre civile dans un pays contemporain l’oppose à son oncle Créon qui souhaite faire table rase et imposer un nouveau régime. Comment oublier cependant ces jeunes révolutionnaires qui n’eurent de cesse de revenir sur scène, mourant encore et encore sous les mêmes pluies d’acier de mitrailleuses ? Autant de victimes rappelèrent au public que tout conflit armé a le potentiel d’engendrer une haine se transmettant souvent sur plusieurs générations !
À Antigone qui refuse l’oubli du passé s’oppose sa sœur Ismène qui aspire à la vie, estimant que leur frère a joué et perdu – sans plus. Elle n’hésite même pas à séduire Hémon, le fiancé d’Antigone. Le jeune homme tombe sous son charme, tout en restant attaché à Antigone dont il plaide la cause auprès de Créon, son père – sans aucun succès.

Il y eut d’autre part sur scène ces personnages qui eurent à ramasser les morts. Comment faire le tri entre les cadavres de révolutionnaires (à laisser pourrir sur place ou à brûler afin que personne ne puisse venir les enterrer) et les dépouilles de leurs opposants ? Les premiers ont-ils les pieds plats et les seconds la voûte plantaire bien formée ? Quelle importance par ailleurs, étant donné que les jeunes « croque-morts » sont condamnés à finir de même, puisqu’ils auront à s’engager dans l’armée pour la prochaine guerre civile !

Les jeunes acteurs et actrices étaient crédibles dans leurs rôles, entraînant le public dans la sombre histoire d’Antigone, une pièce assez difficile autant pour son contenu que son niveau linguistique. La plupart des élèves étaient en classe de 6e ou 5e et s’étaient préparé(e)s des mois à l’avance pour présenter cette pièce en Sicile, puis au LCD où elle récolta un grand succès. Au fil des répétitions, les metteuses en scène Florence Marxen, Hanna Durzcewska, Françoise Flesch et Martine Schroeder avaient accompagné les jeunes artistes et suivi leurs progrès avec enthousiasme. Notons que le professeur honoraire Bob Flammang avait proposé aux acteurs et actrices un atelier de pantomime lors duquel ils/elles avaient appris à peaufiner leur langage corporel.