Exposition du 9 au 30 mars
Au départ d’un matériau de revêtement de sol, le balatum ayant déjà eu une vie, Vincent Gagliardi réalise des plaques de gravures (matrices) dont le rendu à l’impression offre des effets singuliers et étonnants.
L’artiste a toujours été attiré par les mots. Il jongle avec ceux-ci, en témoignent les titres des œuvres, comme il jongle avec des morceaux de plaques en les découpant, les déchirant, les collant, les juxtaposant, les permutant. Il finit par les assembler pour faire apparaître de nouvelles créations. On pourrait comparer ces morceaux à des pièces de puzzle que l’artiste place selon ses envies, ou comparables à des images de kaléidoscope, produisant d’infinies combinaisons de motifs.
Il y a dans son travail une façon de créer quelque chose de nouveau par un réagencement de ce qui existait auparavant sous une autre forme, réconciliant les termes apparemment opposés de la permanence et du changement. Tout cela dans un esprit ludique.
Et c’est certain que l’on ressent l’amusement dans ses œuvres, le plaisir de l’exploration par le jeu, la découpe, le collage, l’encrage, tout en ne faisant pas l’impasse sur la technique. Technique qu’il maîtrise suite à ses études artistiques et par la passion pour la gravure qui s’est emparée de lui depuis, mais pas seulement, car l’artiste exploite la gravure sous d’autres formes, lui donnant un nouveau sens.
Il préfère trouver son chemin et sortir des techniques classiques avec des matrices comme le cuivre, le lino ou le bois. Ses travaux d’expérimentations l’amènent aussi à réaliser des sculptures/objets reprenant des morceaux du même matériau, ainsi que des objets détournés évoquant un peu le monde de la Fabuloserie*.
Il a longtemps travaillé exclusivement le noir, il intervient maintenant avec la couleur. D’abord, une seule couleur, comme le rouge ou le vert, puis ensuite il en est venu à en exploiter plusieurs et travaille la superposition, créant de cette façon de nouveaux coloris.
Les bouts du monde sont les parties du monde de l’artiste, les parties de son travail, ses œuvres, qui sont comme des satellites qui gravitent dans son univers et qui sont imprégnés de ses pensées et ses émotions. Les œuvres issues de différentes périodes se retrouvent à dialoguer et émettent des signaux de sa pensée. Le voyage représente donc ici un cheminement intérieur, une quête dans une éternelle recherche aboutissant à une allégorie de la vie, une envolée pour la découverte, l’exploration et le rêve.
Son attirance pour les mots l’a conduit à travailler avec des poètes. Des livres illustrés par ses gravures ont ainsi vu le jour et seront visibles dans la galerie le temps de l’exposition.
Françoise Bande
* La Fabuloserie est un musée privé, lieu imaginé et conçu par l'architecte Alain Bourbonnais pour abriter sa collection « art hors-les-normes». Il est situé à Dicy, en dessous de Paris.
Exposition accessible du jeudi au dimanche, de 14h à 18h et sur rendez-vous.
Moulin de Beckerich 103, Huewelerstrooss 8521 Beckerich
621 25 29 79 millegalerie@kulturmillen.lu