Exposition du 19 janvier au 9 février 2025

Avec ses œuvres, Geny Scailquin nous raconte des histoires qui semblent être d’un autre temps, et qui pourtant sont ancrées dans le temps présent. Dans une recherche du sens et de la conscience du monde minéral, elle travaille avec les quatre éléments : la terre gorgée d’eau qu’elle façonne, l’air et le feu qui sèchent et transforment les pièces.

Son matériau de prédilection est la terre, celle qui se trouve sous nos pieds, celle que l’artiste se passionne à transformer au travers de ses créations. Elle préfère le grès sauvage qui est caractérisé par sa dureté et son irrégularité. Il est certes plus difficile à travailler, mais le résultat apporte un côté brut qui donne une vie particulière aux sculptures réalisées. C’est une terre très organique composée de chamotte et de petits éléments, pyrites et petits cailloux, dont la texture se révèle pleinement lors du processus de réalisation. Ces manifestations naturelles influencent l’artiste qui les laisse visibles. La structure de la matière souligne l’expression des œuvres.

Entre contes et arts premiers, entre mythologie et magie, l’artiste crée des personnages imaginaires, qui proviennent de la forêt et se montrent au grand jour sous leurs aspects un peu singuliers. Des êtres de l’ordre du fantasque et de l’irréel qui constituent un bestiaire sauvage à la présence attirante. Chacun a son caractère et ses spécificités qui ne laissent pas indifférents.

Ce sont des créatures fictives représentant des mutants ; des hommes qui se montrent avec des attributs d’animaux : cornes, sabots ou barbichette. Ou des petits êtres de la forêt qui voudraient devenir humains. À l’image de ce personnage, un elfe qui rêve de se métamorphoser en plaçant devant son visage un masque en porcelaine pour obtenir un aspect différent. Les caractéristiques de la porcelaine étant la finesse et la fragilité, attributs affectés parfois aux hommes et par lesquels il voudrait être reconnu.

Ces personnages mutants sont à la fois guerriers ou protecteurs tels ces pixies, petits lutins qui veillent sur le bien-être et la sécurité. Malgré leur apparence, ils œuvrent dans le positif, et ne vous laissez pas méprendre, ils risqueraient de vous envoûter… mais gentiment.

Ces combinaisons entre l’homme et l’animal nous interpellent et nous appellent à retrouver nos racines dans la nature, car les différents éléments de chaque partie sont liés pour un équilibre salutaire.

Laissez-vous emporter par ces petits êtres pour quelques moments d’évasion d’une vie qui se veut souvent trop terre à terre en oubliant paradoxalement l’ancrage à la terre.

Françoise Bande

Exposition accessible du jeudi au dimanche, de 14h à 18h et sur rendez-vous.

contact : 621 25 29 79 ou millegalerie@kulturmillen.lu