Millegalerie - "L'empreinte du geste", Monique Schroeder et Roger Nothar
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Du 21 avril au 12 mai.
L’exposition de Monique Schroeder et Roger Nothar présente la rencontre de deux univers différents : l’un s’exprime au travers de la terre, l’autre par les couleurs sur la toile. Pourtant des points communs les relient.
Ils sont tous deux autodidactes et sont passionnés de livres. Que ce soit un roman, un ouvrage philosophique ou mythologique, la lecture les nourrit, les inspire et devient matière à s’exprimer en travaillant la matière dans l’empreinte du geste.
Monique Schroeder se révèle au travers de contacts directs avec la terre et un ressenti tactile au départ d’une boule et en laissant glisser ses mains. Frapper, rouler, tasser la terre pour lui donner une forme demande un investissement physique sortant du plus profond de soi. A la base, la technique reste un facteur indéniable pour parvenir à la réalisation d’une sculpture qui résiste aux différentes étapes ; façonnage, séchage, émaillage, enfournement, cuisson.
La sculpture contemporaine en céramique dépasse l’aspect de l’artisanat en son côté fonctionnel et s’investit dans un langage propre à chacun. Celui de Monique Schroeder s’inscrit dans la fascination des visages qui reflètent les multiples facettes de l’expression humaine observées au quotidien et liées aux états d’âme. Elle façonne des têtes de personnages imaginaires et suggère les émotions à travers un regard, un rictus, une moue. Le travail de la terre leur donne une présence supplémentaire où se mêle le monde de l’artiste et celui de chaque personnage contenant l’esprit essentiel d’une personne ou d’une divinité, comme l’interface entre le monde extérieur et la réalité intérieure. Que leurs yeux vous regardent ou soient perdus au-dedans d’eux-mêmes, ces regards nous touchent car ils symbolisent la force vitale, l’essence de la vie et l’âme immortelle.
Roger Nothar n’a pas une ligne prédéfinie dans ses peintures et préfère l’éclectisme qui lui permet de traduire au plus près ses inspirations issues de perceptions, de souvenirs et de réflexions. Il travaille de façon rapide et projette ses ressentis sur la toile, soit au couteau, soit au pinceau, selon le caractère choisi pour traduire ses idées. L’application de la peinture au pinceau donne un aspect lisse et doux, par contre l’application au couteau puise sa force dans le geste et apporte à cet art pictural un aspect plus dense et un effet de texture singulier. C’est une peinture intuitive qui dévoile des émotions dans une expression subjective et fait naître des sentiments et des réactions. La liberté et la spontanéité du geste explorent les couleurs et nous invitent à plonger pleinement dans ses toiles. On ressent un côté fébrile, passionné, impulsif et impatient qui nous attire dans un voyage vivifiant. Les coups de pinceaux ou de couteaux traduisent des interrogations, des partis pris, des colères, des états émotionnels qui sont soulignés avec les couleurs utilisées. Le bleu est la couleur dominante, suivie du rouge. Puis s’en vient le gris de Payne, et enfin l’ocre, couleur de l’argile.
Et par le biais de cette couleur, nous renvoie à la terre travaillée par Monique Schroeder et dévoile un clin d’œil de connivence de ces deux artistes qui se connaissent depuis longtemps et qui retrouvent dans cette exposition une complicité empreinte dans la matière.
Françoise Bande
Exposition accessible du jeudi au dimanche, de 14h à 18h et sur rendez-vous.
Fermé le 9 mai.
Moulin de Beckerich 103, Huewelerstrooss 8521 Beckerich Tél. : 621 25 29 79