Exposition de Tine Krumhorn et Pitt Brandenburger

Du 6 au 27 octobre 2024

Une exposition qui s’inscrit dans une invitation à découvrir et recevoir dans le calme les conversations silencieuses entre les œuvres, évoquant des chemins secrets au creux de l’intime.

Au départ, Tine Krumhorn travaille un matériau simple et "pauvre", qui fait partie intégrante de notte quotidien, le carton, et lui donne au travers de ses interventions une nouvelle signification et une valorisation surprenante et poétique. Pitt Brandenburger sculpte un matériau solide, le bois, qui au fil du travail nous montre sa douceur et sa puissance. Ils ont en commun d’effectuer un travail lent, précis, et méticuleux pour arriver au résultat final ; des œuvres pleinement abouties et riches de ressentis.

Tine construit minutieusement la trame de l’œuvre qui se dévoile complètement au bout du processus. La matière plane qui répond au geste, va se plier, et participer à un long travail d’assemblage qui crée le volume : le bas-relief ainsi construit devient support. Une autre dimension est amenée avec la photographie. Un acte manuel vient parfois peaufiner l’ensemble.

L’artiste cherche à développer la contemplation d’une autre façon et incite à un retour à l’intériorité de celui qui s’arrête devant le bas-relief. C’est une évocation de paysages peut-être déjà vus ou reconnus avec une notion en plus : ils apportent une dimension supplémentaire. Ce n’est pas une simple photo, c’est beaucoup plus ! Ce sont des œuvres immersives mais qui induisent aussi une interaction avec le spectateur, en permettant un aspect visuel différent selon son emplacement devant l’œuvre. La lumière captée par les rainures de la matière crée une vibration semblable à une légère brise.

Pitt fait émerger d’un morceau de bois choisi avec soin, l’œuvre qui apparaît petit à petit. Il simplifie les formes dans un aspect de pureté et dans une volonté d’aller à l’essentiel. La vie et l’œuvre de l’artiste se dévoilent en partie dans le silence immuable de ses sculptures contemporaines. Au travers de son thème de prédilection, les gardiens, il nous entraîne dans un voyage évoquant des temps anciens et des histoires mystérieuses teintées de sacré et de respect.

Il nous offre des œuvres sensorielles mais pas uniquement. Ses gardiens réalisés avec des essences comme le chêne, le noyer, le cerisier, alliés parfois à de la fonte ou du bronze, invitent à l’apaisement et à la sérénité prodiguée par ces protecteurs intemporels. Pour cela, l’artiste échappe à la mesure du temps humain et s’inscrit dans la durée de son acte de création. Des aspects cachés, sous la forme de pierres aux symboliques bien présentes, se retrouvent dans des petites loges spécialement conçues pour les accueillir ; des écrins réceptacles de vie.

Le sens de cette rencontre entre l’artiste et la matière est une invitation à l’union « des trois centres » : l’esprit qui conçoit, l’affectif qui ressent et le corps qui réalise. Accepter cette invitation, c’est donner vie à une forme, donner corps à l’intention qu’a eu l’artiste, et enfin c’est donner forme à l’invisible par l’intermédiaire de ses mains.

Les deux artistes nous invitent à aller plus loin, à percevoir l’indicible, avec ce que l’œuvre signifie et a à donner. Ils nous interpellent dans une introspection nouvelle et dans notre rapport à la nature suggérant le recueillement et le recentrage.

Françoise Bande

Du jeudi au dimanche de 14h à 18h et sur rendez-vous

millegalerie@kulturmillen.lu 621 25 29 79

Moulin de Beckerich 103, Huewelerstrooss 8521 Beckerich