Reconnue établissement d’utilité publique, la Fondation Maison de la Porte Ouverte gère des centres d’accueil et de consultation pour les mineurs, les jeunes mères, les femmes, les familles et les travailleurs immigrés en situation de détresse sociale ou psychologique. Elle est à l’initiative d’un ambitieux projet : Zero-Waste.
« En fait, l’idée de ce projet m’est venue un jour que je visitais un foyer pour travailleurs immigrés », se souvient Myriam Mersch-Zimmer, la directrice générale de la Fondation. « Personne n’était présent ce jour-là pour cause de congé collectif. Or nous venions justement de recevoir deux caisses de bananes qui devaient être consommées le plus vite possible sous peine d’être jetées à la poubelle. Je me suis dit qu’il y avait certainement moyen d’éviter pareil gaspillage à l’avenir. C’est ainsi qu’a germé le projet Zero-Waste. »
Pour le plein emploi et contre le gaspillage alimentaire
Zero-Waste a comme particularité de concilier à la fois l’insertion professionnelle des chômeurs de longue durée, la lutte contre le gaspillage alimentaire et la défense de l’environnement. A l’heure actuelle, près de 6.700 chômeurs de longue durée sont inscrits à l’Agence pour le Développement de l’Emploi (ADEM). Chaque habitant jette 124 kilos de denrées périssables et consomme 100 kilos de plastique par an, en moyenne, au Luxembourg.
« Nous avons pris contact avec les supermarchés, les grossistes, les épiceries et les agriculteurs », poursuit Myriam Mersch-Zimmer. « Nous leur avons demandé s’il était possible de récupérer leurs fruits et légumes devenus invendables, soit parce qu’une partie d’entre eux sont trop mûrs, soit parce qu’ils ne correspondent pas aux normes européennes de commercialisation. Tous ont marqué leur accord. Avec cette masse importante de fruits et légumes récoltés – qui, d’après nos estimations, pourrait très facilement représenter plusieurs tonnes par an -, nous allons en faire notamment des soupes et des confitures. Ces produits seront ensuite commercialisés en ligne ainsi que dans un point de vente localisé à Luxembourg-Ville avec une possibilité de les consommer sur place. »
Bannir toute utilisation du plastique
« Pour réaliser ce projet, nous comptons embaucher une vingtaine de chômeurs de longue durée », ajoute Myriam Mersch-Zimmer. « Après une formation professionnelle adaptée et fournie par nos soins, ceux-ci deviendront soit des aides chauffeurs-livreurs pour récupérer les denrées alimentaires et distribuer les produits finis à nos clients, soit des aides-cuisiniers pour préparer les aliments récupérés, soit des personnes chargées de servir la clientèle dans notre point de vente. »
Quant au volet écologique proprement dit, tous les produits seront conditionnés dans des récipients en verre. « Notre objectif est de bannir toute utilisation du plastique », commente Myriam Mersch-Zimmer. « Nous allons mettre en place un système de récupération des verres après utilisation. Les clients pourront nous les remettre dans notre point de vente contre une consigne ou nos chauffeurs viendront les récupérer au domicile ou sur le lieu de travail des clients. Ensuite, après nettoyage et stérilisation, les verres seront à nouveau introduits dans le circuit de production. »
Les dons, une source importante de financement
Mais si, sur le papier, le projet a toutes les chances de réussir, encore faut-il avoir à sa disposition tous les moyens nécessaires à sa réalisation. « Nous allons certes signer une convention avec le Ministère du Travail et l’ADEM mais celle-ci ne couvre pas tous nos besoins, à commencer par l’aménagement d’une cuisine professionnelle », explique Myriam Mersch-Zimmer. « Nous disposons déjà du local mais nous devons le réaménager pour en faire un lieu de travail approprié, ce qui nécessite un investissement assez lourd avoisinant les 400.000 euros. C’est pourquoi des gestes de soutien, comme celui de Creos et son don de 10.000 euros, sont extrêmement précieux pour nous. »