L'art caustique de Marlis Albrecht et Gabriele Wanner
Artistes fidèles à la galerie Schortgen depuis de nombreuses années, les Allemandes Marlis Albrecht dite «Malbrecht» et Gabriele Wanner ont en commun, non seulement l’espace d'exposition qu'elles se partagent actuellement rue Beaumont mais également, un regard acéré, plein d'humour et d'esprit porté sur leurs prochains et sur la médiocrité humaine. En découlent une production picturale figurative à la fois tendre et caustique pour l'une et des sculptures truculentes de femmes, de couples ou de chiens pour l'autre.
Malbrecht fixe dans la cire et dans les pigments ce qu'elle nomme l'aspect relationnel de la condition humaine, c'est-à-dire nos rapports aux autres, les relations familiales, amoureuses, amicales ou simplement de bon voisinage. Et comme il est entendu que «L'enfer, c'est les autres», les personnages font souvent les frais de situations embarrassantes déclenchant chez eux des mimiques hypocrites et des expressions boudeuses.
Ces hommes et ces femmes saisis dans l'encaustique sont véritablement nos avatars et expriment nos doutes, nos désillusions. L'art de Malbrecht est en cela assez ambigu car au premier contact, nous sommes séduits par l'élégance de cette technique millénaire de la peinture à la cire revisitée avec talent par l'artiste et, nous pourrions nous arrêter à l'aspect décoratif d'un tel travail. Cependant, sous les couches révélées par le grattage et les scarifications, par une sorte de décapage en somme, s'impose à nous une certaine politesse du désespoir. Malbrecht fait figure, avec beaucoup d'élégance et d'esprit, de peintre moraliste contemporaine. Quant à Gabriele Wanner, elle aborde un vocabulaire sans doute plus expressionniste que Malbrecht. Ses petites figures de danseurs de tango à la silhouette gironde ou de couples à l'âge vénérable sont également le fruit d'une fine observation. Quelque peu grotesques dans leurs atours chatoyants et surannés, les personnages semblent issus d'un milieu populaire, un peu frustre à la manière des «Bidochon», la célèbre bande dessinée de Binet. Cependant, ils nous apparaissent moins féroces. Gabriele Wanner les pare de poésie et de tendresse. Jubilatoire, drolatique et un brin corrosive, cette exposition met en scène les petits travers de l'âme humaine avec beaucoup de cocasserie.
Jusqu'au 11 novembre, Galerie Schortgen, 24, rue Beaumont à Luxembourg. Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h.
Par Nathalie Becker
Photo: Anouk Antony
Malbrecht fixe dans la cire et dans les pigments ce qu'elle nomme l'aspect relationnel de la condition humaine, c'est-à-dire nos rapports aux autres, les relations familiales, amoureuses, amicales ou simplement de bon voisinage. Et comme il est entendu que «L'enfer, c'est les autres», les personnages font souvent les frais de situations embarrassantes déclenchant chez eux des mimiques hypocrites et des expressions boudeuses.
Ces hommes et ces femmes saisis dans l'encaustique sont véritablement nos avatars et expriment nos doutes, nos désillusions. L'art de Malbrecht est en cela assez ambigu car au premier contact, nous sommes séduits par l'élégance de cette technique millénaire de la peinture à la cire revisitée avec talent par l'artiste et, nous pourrions nous arrêter à l'aspect décoratif d'un tel travail. Cependant, sous les couches révélées par le grattage et les scarifications, par une sorte de décapage en somme, s'impose à nous une certaine politesse du désespoir. Malbrecht fait figure, avec beaucoup d'élégance et d'esprit, de peintre moraliste contemporaine. Quant à Gabriele Wanner, elle aborde un vocabulaire sans doute plus expressionniste que Malbrecht. Ses petites figures de danseurs de tango à la silhouette gironde ou de couples à l'âge vénérable sont également le fruit d'une fine observation. Quelque peu grotesques dans leurs atours chatoyants et surannés, les personnages semblent issus d'un milieu populaire, un peu frustre à la manière des «Bidochon», la célèbre bande dessinée de Binet. Cependant, ils nous apparaissent moins féroces. Gabriele Wanner les pare de poésie et de tendresse. Jubilatoire, drolatique et un brin corrosive, cette exposition met en scène les petits travers de l'âme humaine avec beaucoup de cocasserie.
Jusqu'au 11 novembre, Galerie Schortgen, 24, rue Beaumont à Luxembourg. Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h.
Par Nathalie Becker
Photo: Anouk Antony