Trois ans et demi après la disparition de son partenaire dans la vie comme sur la scène – Fred Chichin – Catherine Ringer fête ses retrouvailles avec le public par la sortie de son album «Ring n’Roll», qu’elle a interprété mercredi sur la scène de l’Atelier.
Née à Suresnes en 1957, Catherine Ringer est une chanteuse multi-instrumentiste de rock qui a formé, avec Frédéric Chichin (1954-2007), le groupe «Les Rita Mitsouko», qui a remporté de nombreux succès dans les années 80. Pendant plus de 25 ans, le couple-duo a su conserver sa créativité et son originalité, tant dans ses textes que dans son look. Aujourd’hui, après plus de 30 ans de carrière, Catherine Ringer signe son premier album par lequel elle s’affirme comme chanteuse solo: «Ring n’Roll», un jeu de mots sur son nom de famille, sur le combat du deuil et sur le côté «swing» du rock auquel elle s’identifie. On y retrouve la griffe «Rita Mitsouko» de façon partielle car de nombreuses surprises sont au programme des réjouissances musicales de cet album solaire et envoûtant.
L’énergie est toujours là: pendant une heure et demie, un public conquis fut heureux de retrouver cette artiste et de célébrer avec elle la vie et l’amour. Sensibles à son charisme et à son enthousiasme communicatif, ses fans ont apprécié la fougue de celle qui se dit – avec ironie – être entrée dans le «troisième âge»: toujours aussi persuasive à 53 ans, Catherine Ringer ne trahit pas son style. Même si l’ombre de son amant disparu plane sur ces chansons, elle ne l’étouffe jamais. Sa voix généreuse est la meilleure signature des titres qu’elle a écrits et composés à la mémoire de son compagnon.
L’écriture resserrée, le legs de cette complicité amoureuse et artistique n’empêchent pas d’apprécier «Pardon», une ballade éblouissante. Entre punk, électronique et groove, «Punk 103» fait figure de poème composé par une Catherine Ringer folle, perturbée par les couleurs et les sentiments qui s’en dégagent. La langue de Shakespeare se retrouve aussi dans «Got it Sweet», où des sonorités industrielles côtoient des percussions et des instruments à vent donnant une impression étrange, à la fois naturelle et fantastique. Le public a même pu sourire de l’incommunicabilité des êtres avec «How Do You Tu?»! Absence douloureuse contre présence émouvante: celle de Raoul Chichin, jeune guitariste de talent, qui accompagne sa mère, plus rock que jamais!
Invitation au mouvement, exhortation à vivre autant que disque de deuil, cet album protéiforme laisse choir des mots de détresse, d’impudeur, et de dignité, combinant tableaux changeants et sentiments divers. L’interprète s’y livre de façon touchante, brouillant les pistes et mettant volontiers les pieds dans le plat («Prends-moi»). Entre héritage et hommage, entre romance et pathos, l’ouragan Catherine est en marche, qu’on se le dise!
Catherine Ringer
Photo: Laurent Blum
Née à Suresnes en 1957, Catherine Ringer est une chanteuse multi-instrumentiste de rock qui a formé, avec Frédéric Chichin (1954-2007), le groupe «Les Rita Mitsouko», qui a remporté de nombreux succès dans les années 80. Pendant plus de 25 ans, le couple-duo a su conserver sa créativité et son originalité, tant dans ses textes que dans son look. Aujourd’hui, après plus de 30 ans de carrière, Catherine Ringer signe son premier album par lequel elle s’affirme comme chanteuse solo: «Ring n’Roll», un jeu de mots sur son nom de famille, sur le combat du deuil et sur le côté «swing» du rock auquel elle s’identifie. On y retrouve la griffe «Rita Mitsouko» de façon partielle car de nombreuses surprises sont au programme des réjouissances musicales de cet album solaire et envoûtant.
L’énergie est toujours là: pendant une heure et demie, un public conquis fut heureux de retrouver cette artiste et de célébrer avec elle la vie et l’amour. Sensibles à son charisme et à son enthousiasme communicatif, ses fans ont apprécié la fougue de celle qui se dit – avec ironie – être entrée dans le «troisième âge»: toujours aussi persuasive à 53 ans, Catherine Ringer ne trahit pas son style. Même si l’ombre de son amant disparu plane sur ces chansons, elle ne l’étouffe jamais. Sa voix généreuse est la meilleure signature des titres qu’elle a écrits et composés à la mémoire de son compagnon.
L’écriture resserrée, le legs de cette complicité amoureuse et artistique n’empêchent pas d’apprécier «Pardon», une ballade éblouissante. Entre punk, électronique et groove, «Punk 103» fait figure de poème composé par une Catherine Ringer folle, perturbée par les couleurs et les sentiments qui s’en dégagent. La langue de Shakespeare se retrouve aussi dans «Got it Sweet», où des sonorités industrielles côtoient des percussions et des instruments à vent donnant une impression étrange, à la fois naturelle et fantastique. Le public a même pu sourire de l’incommunicabilité des êtres avec «How Do You Tu?»! Absence douloureuse contre présence émouvante: celle de Raoul Chichin, jeune guitariste de talent, qui accompagne sa mère, plus rock que jamais!
Invitation au mouvement, exhortation à vivre autant que disque de deuil, cet album protéiforme laisse choir des mots de détresse, d’impudeur, et de dignité, combinant tableaux changeants et sentiments divers. L’interprète s’y livre de façon touchante, brouillant les pistes et mettant volontiers les pieds dans le plat («Prends-moi»). Entre héritage et hommage, entre romance et pathos, l’ouragan Catherine est en marche, qu’on se le dise!
Catherine Ringer
Photo: Laurent Blum